Sur les contreforts est du Massif Central, à 1380 mètres d’altitude, cette ancienne ferme du XVIIe siècle, plantée telle une forteresse au cœur de la Montagne Ardéchoise est un site de visite incontournable. On peut y admirer son architecture typique, ses 900 m2 de toiture en lauzes de phonolithes, sa charpente en forme de vaisseau retourné, ses volumes impressionnants.
Des visites guidées permettent de découvrir l’histoire de la région, l’architecture en phase avec la géologie du territoire, la vie sociale et agricole des siècles précédents mais également de nos jours.
Située entre la Tour à eau de Gilles Clément et le Mont Gerbier-de-Jonc, la Ferme de Bourlatier occupe une place de choix sur le parcours pérenne du PARTAGE DES EAUX. Gérée par Ardèche Espace Montagne, elle a intégré dès 2017 les Échappées en mettant sa programmation estivale au diapason de l’art contemporain.
« Flore Faune Minéral » 1962-1984
Sculpture de Maxime Descombin. Acier Corten – 175 x 440 x 440 cm – Collection IAC Villeurbanne / Rhône-Alpes
Flore Faune Minéral est installée devant la Ferme de Bourlatier. Ses trois éléments en acier corten dialoguent admirablement avec l’architecture en phonolithe de la Ferme.
Flore Faune Minéral est une œuvre emblématique des recherches de Maxime Descombin. Imaginée en 1962, elle existe sous forme de maquette conservée par la Fondation L’Atelier Descombin, et sous la forme monumentale qui fut acquise par le FRAC Rhône-Alpes en 1984. Elle se compose de trois éléments de grandes dimensions, identiques, faits de demi-cercles en acier joints par soudure.
Pour réaliser cette sculpture, Maxime Descombin collabore avec l’usine Bayardon de Mâcon. Le recours aux techniques et aux matériaux industriels s’inscrit dans les recherches de l’artiste sur l’architecture et l’espace. Seule varie l’orientation des éléments. Mais cette variation dans la répétition fait émerger l’importance, dans la perception que l’on peut avoir d’une sculpture, de son rapport au sol et au corps de celui qui la regarde. L’artiste souligne leur singularité en leur attribuant à chacune un titre différent, et fait d’elles des symboles des trois grands règnes de la vie sur Terre.
Né en 1909 au Puley, village de Saône-et-Loire, Maxime Descombin commence sa carrière comme tailleur de pierre et réalise des décorations de bâtiments aussi bien que des monuments funéraires. Il s’installe ensuite à Mâcon, où il suit les cours de dessin de la ville au milieu des années trente. Malgré cela, Maxime Descombin est un autodidacte : un artiste qui se forme au contact d’autres artistes, dont le sculpteur Désiré Mathivet au Villars, par lequel il rencontre Antoine de Saint-Exupéry. De 1947 à 1949, Maxime Descombin passe trois années en sanatorium pendant lesquelles il ne peut pas créer, mais approfondit sa réflexion sur la sculpture. Le principal apport de l’artiste à cet art est la sérialité.
Les sculptures qui voient le jour après cette période de gestation sont composées à partir d’une forme simple que le sculpteur fait varier à l’intérieur d’une série par des procédés d’opposition, d’inversion, de division, etc. Le langage abstrait de ses sculptures, qui se dessine dès cette époque, est une réflexion sur l’universalité du signe. C’est également par souci d’universalité que l’artiste privilégie les matériaux industriels qui sont ceux de son époque, et la monumentalité.
Pour Maxime Descombin, l’œuvre d’art est une « centrale d’énergie psychique ». Elle intervient dans l’espace public, où elle s’adresse à la « communauté des Hommes », réunie par l’art dans un espace sensible. À travers ses différentes réalisations, Maxime Descombin explore une même voie : celle d’un art accessible et moderne, qui se charge au contact de ses regardeurs d’une dimension psychologique.
Cette oeuvre fait partie de la collection de l’Institut d’art contemporain Villeurbanne / Rhône-Alpes et fait l’objet d’un dépôt auprès de la Ferme de Bourlatier dans le cadre des Echappées du PARTAGE DES EAUX depuis 2017.
Informations pratiques
D122 – 07450 Sagnes-et-Goudoulet
Tél 04 75 38 84 90.
Horaires d’ouverture, tarifs et renseignements sur www.bourlatier.fr